En matière de relations sociales, le dialogue social n’est ni une utopie ni une « option » : c’est une démarche impérative, une pratique de terrain à portée de volonté. Il faut, pour la mener à bien, de l’énergie, du respect et de la confiance.

De l’énergie pour expliquer, négocier et parvenir à dépasser les points de divergence en coconstruisant, avec l’ensemble des acteurs de ce dialogue, une solution « gagnant-gagnant ». Du respect, parce qu’on ne peut valablement dialoguer que si l’on reconnaît la valeur et la légitimité des partenaires réunis autour de la table. Et de la confiance, parce qu’elle est la condition sine qua non de la pérennité de tout accord qui engage durablement les parties en présence.

Cette démarche, Christian Dupuy, maire de Suresnes de 1983 à 2020 et Béatrice de Lavalette, alors adjointe déléguée aux RH et au dialogue social l’ont mise en place en 2009, avec la signature de la charte
de reconnaissance du parcours syndical. Signée par les trois organisations syndicales représentatives du personnel de la Ville (CGT, FO et CFDT), cette charte, saluée notamment par l’OIT pour son caractère exemplaire, est la pierre angulaire d’un dispositif éprouvé, efficace, devenu un véritable levier de changement au sein de la collectivité, avec 40 accords gagnant-gagnant signés à ce jour. Aujourd’hui, ce modèle de dialogue social est unique en France et est considéré comme un « exemple mondial du dialogue social ».

Le dialogue social, c’est aussi sensibiliser tous les salariés et les agents à l’activité syndicale. C’est la raison pour laquelle Béatrice de Lavalette mis en place avec les syndicats en 2017 un dispositif pionnier et unique dans la fonction publique, le « chèque syndical », inspiré d’AXA France, dont la presse s’est largement fait l’écho (Le Figaro, Le Parisien, etc.). Comme la Charte de reconnaissance du parcours syndical, le « chèque syndical » contribue à changer le regard sur l’engagement et l’action syndicale ainsi qu’à créer une dynamique vertueuse, positive et constructive permettant à la fois d’améliorer la qualité et l’efficacité du service rendu ainsi que les conditions de travail des salariés et des agents

Ainsi, nous invitons ceux qui pensent encore que la négociation est intrinsèquement une question de rapport de force, ceux qui affichent leur scepticisme, ceux qui n’osent pas,… à lire nos pages dédiées à la charte de reconnaissance du parcours syndical et au chèque syndical. Ils comprendront pourquoi et comment changer de regard sur le syndicalisme et quels en sont les résultats bénéfiques pour l’organisation, son personnel et ses représentants syndicaux.

Dans un contexte national marqué par la crise de l’engagement et l’archaïsme des relations sociales, générateur de blocages nuisibles à notre compétitivité, ce témoignage de Société en Mouvement se veut une contribution réaliste à une réflexion collective que nous souhaitons féconde et conduite hors des sentiers battus.

Charte de reconnaissance du parcours syndical : la pierre angulaire d’un dialogue social rénové

Chèque syndical : être acteur du dialogue social